Mike
Fou dingue 

 

En 2012, avec Arno, on s’était dit chiche qu’en 2014, on se fait le marathon de Paris. Une course, que dis-je, un mythe pour moi  que je rêvais de faire un jour lorsque je me suis mis à courir il y a 7/8 ans. Mais que je n’imaginais pas du tout être capable de faire cela avec mon presque 1m90 et mes presque 100kg, plus le gabarit de lanceur de poids que de coureur de fond. Vivement qu’ils inventent les catégories par poids et non par âge dans l’athlétisme !

Donc depuis 2012, j’ai bien eu le temps de le cogiter ce marathon : « suis-je capable ? », car je n’ai jamais couru une telle distance en 1 seule fois. Beaucoup de doutes et une seule certitude, celle d'y participer.

 

Le 16 Septembre 2013, je dois certainement être dans les premiers à me connecter sur le site de l’ASO pour m’inscrire. Après 5h de patience et avec 1 semaine d’avance mon cadeau d’anniversaire est validé par le dossard 58769.

Le plus facile était fait - quoique - il ne restait plus qu’à s’entraîner.

Ma préparation a été basée sur 4 séances par semaine durant 12 semaines et concoctée par The Boss GOF (Merci Phiphi !) et a débuté le 15 janvier. Au final je n’ai pu faire que 37 séances du programme et je me demande alors si cela sera suffisant ?

Donc après des dizaines d’heures à transpirer et des centaines de kilomètres à user mes paires de chaussures nous arrivons au 04 avril et le départ pour Paris.

Nous partons à 7, 3 coureurs : Arno, Jean-luc qui voulait être de l’aventure également, et moi-même, avec nos 4 supporters : Marco, Virginie, Eliott et Léna qui sait bien dire « Allez Papa ! ». Non, non elle n’ a pas été conditionnée, ni endoctrinée, çà lui est venue tout naturellement.

 

La pression monte doucement (d’ailleurs on s’en est bue une le vendredi soir, la dernière volonté du sportif, et comme on ne fume pas ...).

Le samedi 05, nous nous rendons au parc expo porte de Versailles retirer nos dossards et visiter Running Expo. Tout y est démesuré. Il y a bien une soixantaine de personne pour distribuer les dossards, autant avant pour valider le certificat médical. Le salon du running s’étale sur 23000 m². Je vous dit, un truc de dingue. A coté les Templiers, que l'on jugeait déjà balèze, passe pour une petite course familiale. Quelques chiffres en vrac : 23 tonnes de bananes, 15 tonnes d’orange et 480000 bouteilles d’eau. Et nous qui nous demandons chaque année s’il faut prendre 30 ou 35 packs d’eau pour le Trail des Fous !

Dimanche 06, le jour J est arrivé. Réveil 6h00, RER 7h08, et arrivée aux Champs-Élysées à 8h15. On sort de la bouche de métro et là, du monde partout (50000 inscrits et 250000 supporters).

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On s’encourage une dernière fois, de gros bisous à ma petite famille, et on rentre dans nos sas respectifs (3h30 pour Jean-Luc et 4h30 pour Arno et moi). Nous allons attendre désormais 1h15 avant de partir.

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9h45, nous nous élançons enfin, les 1ers ont déjà fait 20kms.

Au début, nous courons ensemble avec Arno entre toutes les nationalités représentées : russes, chinois, américains, sud-africains, australiens, … pour ceux que l’ont a vu autour de nous. Déjà 500m et Arno veut laisser sa trace  sur les Champs-Élysées, derrière un buisson. Les premiers kilomètres passent très vite. On profite de tous les grands édifices de Paris. 

La foule des coureurs est dense et là je vois un japonais qui me double chaussé de tongs. Il y en a vraiment qui trouve que courir 42,195 km n’est pas assez dur en baskets, alors ils se mettent des obstacles supplémentaires !!!

Au 10eme, je m’aperçois que Arno n’est plus juste à mes cotés mais une vingtaine de mètres derrière et désormais, on ne se reverra qu’une fois devenu marathonien. 

Au 19eme kilomètre, nos supporters préférés sont là à nous encourager, çà met du baume au cœur. Physiquement je suis très bien, c’est même là que je ferai mes 10kms les plus rapides du parcours.

Mon s’mi est passé en 2h15, je suis sur mes temps pour faire le marathon en 4h30. Mais tant que la ligne d’arrivée n’est pas franchie, pas trop d’enthousiasme, car j’arrive bientôt à des distances et des durées de course inconnues pour moi.

Le passage au 30eme devient un peu plus dur, mais tout va bien. Nous avons eu droit à une ambiance boite de nuit dans les tunnels sur les quais de Seine.

Depuis le début je me suis alimenté  régulièrement, donc je n’appréhende pas du tout le mur du 30eme comme certains marathoniens racontent.

Au 32eme, pour la première fois je marche, et je ne suis pas le seul. Il ne me reste que 10 kilomètres et à ce moment là, je sais que je vais le finir. Dans quel état, je ne sais pas, mais je m’en fous un peu. Ce  sera mes 10 kilomètres les plus lents, mais le chrono n’a plus d’importance. D’ailleurs peut-être un signe juste avant le départ, le bracelet de ma montre s’est cassée donc cela m’a empêché d’avoir les yeux rivés sur le chrono.

Les derniers kilomètres passent, j’essaye de courir un maximum, mais de temps en temps je marche, et même en marchant j’arrive à doubler des coureurs qui sont à l’agonie.

Au 38eme, j’ai une alerte de crampes, mais cela ne restera heureusement qu’une alerte.

La ligne d’arrivée se rapproche tout doucement, mais elle se rapproche, et je la franchis en 4h47m10s, et finalement assez frais je trouve.

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Je ne vous le cache pas j’aurai ma petite larme une fois la ligne franchie.

Je récupère mon maillot « FINISHER » et ma médaille pas peu fier de moi et rejoint nos supporters.

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C’est vraiment un truc de dingue !

Amis coureurs même si vous n’aimez pas le bitume, c’est une course que vous devez faire dans votre vie de sportif. Moi je l’ai fait et je crois que je le referai dans quelques temps. 

Un gros MERCI à Virginie qui a supporté ma préparation pendant 3 mois et donc mes absences et qui a géré beaucoup de choses de la vraie vie de tous les jours (pendant que je m’amusais). 

Prochaines aventures, la Trace des loups (33kms), le Marathon des Causses (38km), et l’année prochaine le marathon de….mais là Virginie n’est pas encore au courant, chut !!! 

Mais avant rendez-vous le 1er juin au Trail des Fous.

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