Après un long weekend, on reprend le cours de nos récits :

 

Dimanche

 

6h30 - La lumière s'allume dans le barnum, mon duvet fume, si si, j'ai eu trop chaud toute la nuit, si si, Nico ensaucissonné dans son duvet parvient à me sauter dessus, chacun raconte sa nuit, il doit faire quelque chose comme du 2° C, les trailers viennent prendre le petit déjeuner et se réveillent avec nous. Je rumine mon gatosport puis chacun entame son cérémonial d'habillage pour la spéciale.  

 

 8h15 - Je suis à la bourre - J'arrive de justesse sur le parking - et le briefing est commencé. L'adrénaline monte d'un cran et tout le monde est prêt. Nous nous plaçons sur la ligne de départ. 8H30 - Le cri de guerre des korrigans est envoyé, tout juste le temps de se frapper les mains entre fous et le départ est donné.

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Pas le temps de réfléchir, Sylvain par comme une flèche et je me mets avec Arnaud dans les quinze premiers. Le rythme est relativement soutenu. Nous ne voyons déjà plus Sylvain sur premiers petits sentiers monotraces forestiers. Nous sommes un petit groupe en embuscade de 6/7 individus. Je sens qu'Arnaud sautille comme un cabri, il mange les gars un par un devant moi dés qu'une petite zone technique est abordé, il est déjà en tête de notre groupe et semble mener désormais l'allure du gruppetto. Une petite côte, un sentier, une route et au kilo 3/4, je vois les premiers fous pour nous encourager alors que je décide de laisser les gars de mon groupe fuir, pour trouver un rythme plus personnel et régulier.

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5 minutes après, dans une zone arbres, je regarde derrière moi et à ma grande surprise je ne vois personne. Le trou est fait.

Y'a plus qua tenir l'allure jusqu'au bout - Je suis hyper concentré sur mon souffle et suis très vigilant sur la façon de m'alimenter en eau. Personne devant moi, personne derrière. L'exercice rare du trail qui consiste à chercher son chemin est optimum dans cette course, car souvent l'on a du monde avec soi - mais là c'est du concret (pas un seul péquin). Vers le 8eme, je rencontre 2 traileurs perdus (ouf, je ne suis pas tout seul) dont Mickaël, le breton qui a fait le WET Pyrénées et celui de Roscoff cet été. Il me dit qu'il est a côté de la plaque et qu'il n'a plus l'allure. Je me mets avec lui. Mais il semble vouloir pousser plus fort et je le laisse partir. Au premier ravitaillement, "le breton" est 20 m devant moi, 2 rondelles de banane, une pate de fruit et c'est parti. Je suis bien, je reviens à nouveau sur "breizman", et me demande alors si je suis solo ou duo. Breizman est content quand il apprend alors qu'il ne perd pas sa place. Nous arrivons sur la plage, ce qui signifie très rapidement que nous sommes à la moitié de la course. Les sensations sont encore très bonne, et je dois me situé vers la 12eme place au scratch. Après le passage d'une passerelle ponton, et d'une plage, nous abordons un passage de rochers en contrebas de remparts, l'exercice est nouveau, peu habituelle et glissant.

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Breizman me lâche à nouveau et me met tout de suite un bon 50 m dans la vue. Je retrouve alors MES BRAVES FOUS et le sentier côtier quand d'un seul coup j'aperçois à ma grande surprise face à moi Sylvain. Je lui demande si ça va. Il me répond que oui, mais qu'il vient de se perdre déjà 2 fois. En effet, je le trouve un petit peu décontenancé et rougi. Je lui transmets quelques conseils et de boire plus fréquemment. Il décide de s'accrocher à moi jusqu'au moment ou nous retrouverons Breizman. Je le passe et Sylvain restera avec lui, je ne le reverrai plus. Les mollets se durciront un peu avant le ravitaillement du 20eme kilomètre. Je décide donc de rester vigilant sur la boisson, je remplirais juste une gourde d'eau et repartirais aussitôt.

A l'annonce qu'il nous reste 8 kms, je baisserais le régime pour éviter d'éventuelles crampes, je passerais un gars. Ensuite, ce n'est plus vraiment de la course à pied, mais plutôt du mental en se disant qu'il reste tant de temps de course. Sans doute le signe que les limites physiques optimales sont atteintes (y'a encore du boulot à l'entrainement !!!). Restera donc à terminer, personne devant, personne derrière, et je descends sur la plage d'arrivée, je pense à une bonne bière comme récompense, MMMMmmm. Mais d'un seul coup je revois la vie en ROSE, je lui frappe dans la main, ça faisait longtemps que j'avais eu un encouragement de fou.

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Ca remet du baume au cœur, au loin j'aperçois le boudin d'arrivée, puis peu à peu tous les fous, on me passe le bonnet de fou. GROSSE JOIE, INDESCRIPTIBLE, je suis aux anges, I BELIEVE I CAN FLY, record perso de la distance. Je passe la ligne d'arrivée super heureux et sans avoir trop souffert. Je suis heureux.

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Nous voilà donc sur le podium avec ROSE - 2eme DUO mixte - une bonne expérience - Un week-end d'enfer.

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Un week-end de OUF - Non seulement le vent nous emporteras sur d'autres défis, mais avec tous ce que l'on a prit dans les voiles ce week-end, nous ne manquerons plus jamais de souffle désormais.

 

Gaufrette

 

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