La suite  :

 

Comme un fait exprès, je ne me réveille pas à la bonne heure, et mes chers compères ne me voyant pas arriver au petit déjeuner viennent me réveiller. C’est frugal et rapide : du gateau sport et un thé. C’est dur de manger à 3h00 du matin !

Après une dernière vérification (Puce, dossard, sac à eau, gels, etc..), c’est le grand départ. Nos marathoniens se reposent encore du sommeil du juste.

On pensait être bien dans les temps, mais finalement, nous avons tout juste le temps d’atteindre la ligne de départ. A peine 5-10 min d’attente et voilà de nouveau ERA qui retentit, pour nous cette fois.

De l’émotion… et le lâcher de « fauves » (surtout ceux de devant )qui se fait sous les encouragements des nombreuses personnes présentes à cette heure bien matinale pourtant ( 5h15 ), mais la température est super douce.

Il fait bon, et avec Nadia et Olivier on part tranquilou ensemble…. Un peu de route, "pour étirer" qu’ils disent ! Mais il y a tellement de monde que ça n’étire pas grand chose et nous nous retrouvons rapidement à marcher dans les premières montées, pas grave, du tout vu puisque c’était mon plan.

Premier ravito et première barrière horaire prévus à 21km. Ils doivent se faire en moins de 3h35. Ce sera chose faite, je passe avec 40 min d’avance. Pour le moment ça va. Je ne m’arrête pas longtemps, j’avais rempli à bloc ma poche à eau pour ne pas avoir à recharger au premier ravito… Bien vu car en fait, il y avait un monde fou pour refaire le plein d’eau…

Les choses se corsent dès la sortie du ravito, à partir le là nous allons monter, monter……MONTER…. pendant 4 km avec 450m de D+.

Pas étonnant qu’ils nous donnent 2h pour faire les 10 prochains kms et atteindre le 2ème ravito ! !

Le soleil est de la partie, de magnifiques paysages apparaissent et au milieu de tout ça nos Fous marathoniens et accompagnateurs qui nous encouragent……. ça fait vraiment du bien de les voir.

J’atteins le 2ème ravito au bout d’ un peu plus de 2h, heureusement que j’avais de l’avance sur le premier ! ! !

Les Fous sont encore là pour les encouragements, je recharge en eau pour le camel et quelques verres d’eau pétillante sont les bienvenus.

Je me change car avec le soleil mes manches longues commencent à me donner vraiment chaud, je laisse mes affaires aux Fous, et hop, c’est reparti Ludo !

Prochain objectif : 3ème ravito dans une fourchette de 14 km et 2h50 … les paysages sont splendides et mes jambes ne me donnent aucune alerte pour le moment. Du coup je file tranquillement à mon rythme. D’après mes calculs je suis bien niveau horaire et j'en viens même à me dire que ça va très bien jusqu’à atteindre un point d’eau, où les Fous sont également de la partie.

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Arno me montre le chemin qu’il me faut emprunter…. UN MUR ! ! ! ! Je comprends mieux maintenant le temps imparti pour cette section à parcourir…. C’est donc reparti pour les 4 prochains km dont 1km560 de montée à prendre quasiment 350 m D+ d’un coup.

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J’arrive à Pierrefiche (3ème barrière horaire en 2h55)…. Ça commence à devenir dur là, ça fait 8h que je cours pour 45km environ, même si courir est un grand mot ! ! Je recharge une nouvelle fois ma poche «  eau et poudre » énergétique…. Quelques étirements et c’est reparti….

Les descentes et montées se succèdent et j’ai de plus en plus de mal à continuer à trottiner, même sur le plat ! ! !

Les descentes sont glissantes, et heureusement encore qu’il n’a pas plu, à cause des graviers, cailloux. Cette année nous avons la chance d'un temps magnifique. Mes pensées se succèdent à d'autres. Je me demande presque si je ne préfère pas les montées car je commence à sentir des ampoules sous les pieds et aussi sur le coté.

En réalité je ne préfère rien et j’avance avec comme seul objectif cette 4ème et dernière barrière horaire (km65 en moins de 12h25).

Et pour atteindre cette Ferme du Cade, il faut passer par une nouvelle belle montée (2km895 et 461 m D+).

Parfois je doute et je me demande si je vais réussir à atteindre le Cade avant cette fichue barrière horaire.

Et puis dès le début de cette côte, un gars au téléphone, tranquille, en train d’expliquer qu’il aide un copain à faire le 72 des templiers, que lui a fini à 1h du matin l’Endurance Trail (105 km) du vendredi ! ! grrrr…. Mais il peut pas la boucler… Aller Ludo courage………..

Et ça monte et ça monte…. je regarde ma montre … le délai fatidique approche…. Je ne me résous pas à ne pas pouvoir passer cette barrière et m’arrêter au Cade… JE VEUX… finir cette course…. On s’encourage entre coureurs, on sait qu’il faut pas faiblir pour atteindre la Ferme du Cade… Plus que 10 min avant l’élimination… je prend mon courage à deux mains et je me mets à trottiner, c’est du faux plat montant, mais je dois y arriver….IL LE FAUT…

Et ….Enfin la délivrance… Oui,oui………..Je vois mon cousin Arno, Marco,Cécile…Oui ! ! j’y suis presque…. Les larmes me montent aux yeux…Ma gorge se serre……... Je passe la barrière avec 3 min d’avance sur l’horaire maximum… ça fait 12h22 que je suis parti…

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C’est fabuleux… c’est à ce moment que j’ai la plus grande émotion, car après il ne reste plus qu’à atteindre l’arrivée sans blessure ! ! !

Heureusement que les fous sont là, pour me dire de me changer et de prendre ma frontale… la nuit tombe et la fraîcheur avec… merci à eux…

La suite est aussi dure que le reste, voir plus difficile car la nuit est tombée.

J’ai droit à un super coucher de soleil, sur Millau et son viaduc… splendide… mais il faut continuer et après une descente assez simple (Tout est relatif) il faut monter une cote du tonnerre pour atteindre le pylone du Pouncho d’Agast au dessus de Millau…. C’est très très dur, à la limite de l’escalade vers la fin de cette côte… et puis certains passages se font au bord de ravin (La vue est superbe avec Millau en contrebas).

Au sommet c’est un grand soulagement car les derniers kms sont en descente avec un passage dans la grotte du Hibou …(pas vu le hibou !). Passé cette grotte, il me reste encore environ 2 kms pour atteindre l’arrivée, ce qui me demandera encore 30 bonnes minutes, car le terrain est assez abrupt et plutôt glissant avec ses graviers…. mes ampoules me gênent de plus en plus…Pas confortable………

J’entends de mieux en mieux le speaker……… c’est bon signe ça ;-) … ET……….Je passe la ligne d’arrivée en 14h36…OUI ! ! !

Je retrouve les fous qui ont couru la course… ceux qui ont galopé comme des lapins (Bravo à Mika et David, sacré performance ) mais aussi ceux qui ont eu moins de chance que moi (Nadia, Olivier et Ronan)… Philippe est là aussi, il est arrivé même pas 1 min avant moi ! ! ! Je suis super heureux d’avoir réalisé ce truc de malade…

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Pour le réconfort un plateau repas est offert après la course et fera énormément de bien.. Puis ce sera un repos mérité au gîte avant le retour du lundi avec les fous, vers notre Mayenne bien aimée et ses pluies généreuses qui vont avec ! !

Au final………..Je voudrais remercier Rose pour l’organisation du weekend, Arno pour nous avoir lancé sur la découverte de ce fameux festival du trail, les chauffeurs du mini bus. 

Mais aussi ma compagne Sylvie, mes collègues Joëlle et Céline pour leur surprise à mon retour et leurs encouragements, ainsi que mes filles et ma famille pour m’avoir supporté, et cela malgré le temps passé sur les routes à m’entraîner à leur détriment…………………

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